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a snake of june

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Also seen yesterday, A snake of June is the new Shinya Tsukamoto movie. As I still don’t know what i think of it (my very slow brain still has to process it), here is what our friend Muriel Andrin had to say about it (in french):
et bien oui, contrairement à ce que j’aurais pu penser avant la vision de “Snake of June”, ce film m’a séduite. Je précise d’emblée que je n’ai vu que Testuo dans la filmo du réalisateur et que cette ‘expérience’ m’avait laissée perplexe: un film ‘trop’, dans tous les sens du termes…. Même s’il est difficile de passer au-dessus de toute interprétation (qu’elle soit féministe ou de manière plus générale, de l’ordre du ‘gender reading’), je vais tenter d’expliquer mon attrait qui passe au-delà de cette perspective. D’abord, l’attrait pour l’articulation visuelle et narrative, même si je regrette que l’équilibre des ‘chapitrages’ (féminin, masculin, hybride) n’y soit pas respecté. Difficile de dépasser le premier tiers de la vision, celle de la femme, qui semble rassembler un nombre de clichés voyeuristes impossibles… Pourtant, à l’apparition du signe masculin, la démultiplication s’opère – et une autre gestion se met en place, s’éloignant des clichés.
Mais ce qui m’a le plus fasciné – et qui continue cette entrée en matière sur l’articulation visuelle – c’est la variation proposée par Tsukamoto sur le processus photographique utilisé au cinéma. Habituellement cantonné à une figure – une perspective dans laquelle les personnages pris en photos sont inéluctablement condamnés à mourir -est ici à la fois confirmé et poussé au-delà des limites. La beauté du film réside pour moi dans la réflexion qui naît d’une situation pseudo-voyeuriste (le personnage étant, dans ces scènes, toujours partagée entre la violence du plaisir et de la douleur) pour évoluer vers une tragédie mortuaire qui est annoncée dès l’apparition du personnage dont le destin est fatal (le ‘cancer’ de la jeune femme n’est finalement ici que l’un des visages arbitraires de la mort) et qui se termine sur les pleurs du mari, dans un goût de ‘trop tard’ – puisque le ‘happy end’ est résilié par le plan sur le sein parfait de la jeune femme. Contrairement à ce que laisse penser le premier tiers du film de façon très provocante, ce n’est pas simplement la sexualité de cette femme que le photographe révèle mais bien sa mortalité humaine, sa fragilité. De plus, ce n’est pas un hasard si Tsukamoto se donne le ‘beau rôle’ de celui qui met en scène et ‘révèle’ aussi bien les photos que le plaisir, la souffrance et la mort – le tout parfaitement synthétisé dans cette image fulgurante où il développe 2 auto-portraits, l’un où il est présent, l’autre où il n’est plus qu’un fantôme, un espace vide.
Reste encore la magnificience plastique du film, des gros plans, des espaces investis par les personnages ensuite délaissés par une caméra déambulatoire qui bascule et laisse le vide s’immiscer.
You can also read an interview with Tsukaomoto about the movie on midnight eye

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