dead link
76 ans. Mort dans sa maison au Danemark.
Dans le supplément économique du Monde, hier soir (à la date d’aujourd’hui donc, selon leur vieille habitude…), un “dossier” sur droits d’auteur et internet (sous le titre “les géants de l’industrie culturelle contre-attaquent”. Un des articles rapporte cette déclaration de Bernard Miyet, président du directoire de la Sacem: “Depuis 2002, les ventes de disques ont baissé de 40%, et il faut constater que ceux qui ont profité du système sont les pirates.”
Or sur la page d’en face, un joli graphique illustre la “lente érosion” des ventes de disques (en milliards d’euros). Pour 2002: 29,6. Pour 2004: 28,7. Ce qui nous donne une baisse d’un peu plus de 3%. Même si on compare 2004 à la meilleure année de l’industrie du disque, 1996, on n’arrive toujours qu’à une baisse de 15%.
Que faut-il en penser? Le Monde met-il n’importe quoi dans ses graphiques? Si on regarde de plus près, on constate que les chiffres utilisés sont ceux de l’Ifpi. La fédération internationale de l’industrie phonographique, en tant que lobby de l’industrie du disque, n’a guère intérêt à minimiser la “crise” pendant cette phase législative.
Une seule conclusion s’impose: il aurait été fort intéressant de demander à Bernard Miyet de citer ses sources, et il faut vraiment que les journalistes du Monde ne lisent pas le Monde pour ne pas s’en apercevoir!
Quelques morceaux passés dans Campus Info hier soir et qui sont disponibles gratuitement sur le net :
-Twink: Pussycat, extrait de l’album Broken Record, sorti sur Seeland (le label de Negativland). Des centaines de petits fragments de disques pour enfants retricotés pour un résultat assez hilarant.
-Boy From Brazil : Pocket Rocket Queen, sleazy electro-rock’n’roll, et un penchant prononcé pour le mauvais goûts.
-Deerhoof : Milking, broken pop et broken english pour ce morceau irrésistible du groupe de Satomi Matsuzaki (photo)
-The Gossip : Fire Sign, on les aime, surtout depuis leur concert de la semaine dernière \(^_^)/
Vu hier excellent concert de The Gossip où j’ai lourdement regretté de ne pas avoir mon appareil photo. Sorte de punk rock avec une chanteuse dont la voix est quasi soul, efficacité totale, sauf entre les morceaux puisque le groupe joue sans tracklist et doit chaque fois débattre de ce que sera le morceau suivant. J’en ai profité pour leur acheter ce single (c’est leur morceau discoïde, qui terminait le concert) :
avec remix par Le Tigre comme vous pouvez le voir (artwork de Kim Gordon)
Sur le site de Kill Rock Stars (leur label), il y a trois morceaux à downloader (et aussi 6 morceaux de Deerhoof qu’on ne peut que recommander). Et là il y a une jolie image de la chanteuse de Gossip faite par un fan.
Deuxième édition du webcast de Vibrating Needle, un joli programme radio cette fois consacré au rock indie de Louisville dans le Kentucky.
ici en ogg
C’est l’heure des quelques liens hebdo vers des morceaux à dowloader (en entier, pas des petits extraits). Tous les 5 sont passés hier entre 17h et 18h sur Radio Campus Bruxelles.
-Eel : Minnie, sur Records of the Damned, popinet, infantile et suraigu (peut éventuellement faire danser)
-Chad Van Gaalen : Clinically dead, pop parfaite vissée dans la tête après la première écoute. C’est sorti sur un label au nom curieux, Flemish Eye Records
-Immaculate Machine : Phone No, toujours du côté de la pop ciselée, avec le groupe de Kathryn Calder, la nièce de Carl Newman (New Pornographers), parait-il
-Doomriders : Black Thunder, si jamais il vous reste un doute malgré le nom du groupe et le titre du morceau, je peux vous confirmer qu’il s’agit bien de métal lourd et bon, préparé selon une recette transmise de génération en génération chez les trolls les plus hargneux
-Innerstance beatbox : Astor St., pour ceux qui préfère le hip-hop qui ne parle pas (c’est le projet instrumental de JTodd, producteur de Def Harmonic et The Vanishing System).
Voilà . C’est tout maintenant.
J’avoue ma faiblesse : je n’ai pas beaucoup exploré les sorties en creative commons sur les netlabels ces derniers temps. La lassitude avait fini par s’imposer, devant ce travail particulièrement tiède : faire le tri tous les jours parmi des centaines de nouveaux projets IDM (où le “I” indique souvent l’indigence plutôt que l’intelligence) et néo-indus, pour trouver de temps en temps une pépite, ou au moins une surprise (on peut parfois se contenter de peu…). Tout ça pour dire que ça vaut toujours la peine de noter la création d’un netlabel qui fait autre chose, comme par exemple Vibrating Needle, basé dans le Midwest, et qui est plutôt un collectif de groupes qu’un label. Tombé dessus via le ep des Minni-Thins Bark is Brass, qui est pas mal du tout. Vibrating Needle produit aussi un webcast mensuel avec d’autres groupes de la région.
Pas encore eu le temps d’écouter, mais voici enfin la suite des aventures de Her Highness, sur le netlabel Bird Song (le premier opus, Broken Music Box, est toujours downloadable, et parmi les meilleurs “disques internet-only” entendus jusqu’ici).
Hier dans mon émission sur Radio Campus, une fois encore des morceaux dispos en download gratuit. Et hop, les liens:
-Bob Log III:Log Bomb, ahurissant one man band sur le label Fat Possum; c’est vulgaire et surtout bizarre, en concert le 28/11 au Magasin 4
-Clorox Girls:Eons Away, du pop punk, et en fait tous des garçons.
-The Skygreen Leopards:Julie-Anne, Patron of Thieves, sur un de nos labels préférés du moment : Jagjaguwar (Black Mountain, Okkervil River, Minus Story, Richard Youngs)
-TV on the radio:Dry drunk emperor, morceau inédit uniquement en download, sur le site de Touch and Go records
Drew Daniel, de Matmos, interviewe le fabuleux Antony sur Pitchfork et développe au passage une intéressante théorie sur les animateurs de télévision, théorie qui explique pas mal de choses (ils parlent ici du “Late Show with David Letterman”).
“Pitchfork: I must warn you about the temperature situation on the set.
Antony: Did you play that show too?
Pitchfork: Yeah, we played as part of Björk’s band, and they kept it insanely cold. My theory is that David Letterman is actually dead.
Antony: So the show is like a morgue and they keep it cold to keep him from decomposing?
Pitchfork: Yeah, to hide the stench.”