Milt Gross
Une cargaison de Dave’s Delicatessen (Milt Gross) sur Animation Archive. Scannés juste avant de tomber en poussière.
Une cargaison de Dave’s Delicatessen (Milt Gross) sur Animation Archive. Scannés juste avant de tomber en poussière.
Conrad, dans Libé:
“J’ai eu des «maîtres» en bande dessinée, dont je suis très fier. Ils m’ont guidé par leur travail exemplaire, sinon par leur enseignement direct. Je viens de Franquin qui lui-même vient de Jijé, et Jijé vient de Caniff. Will Eisner et Hergé ont aussi contribué à me faire devenir ce que je suis.”
Ailleurs dans la même interview, quelque chose de discutable sur les mangas:
“Les personnages (masculins ou féminins) véhiculent un certain nombre de traits androgynes communs, et une physionomie caucasienne.”
Les codes du mangas utilisent de grands yeux (pour des raisons d’expressivité), ce qui ne veut pas dire “physionomie caucasienne”. Pour les Japonais, ce qui caractérise un européen, c’est qu’il a un grand nez, et non pas que ses yeux ne sont pas bridés. Les occidentaux sont d’ailleurs reconnaissables comme tels lorsqu’ils apparaissent dans les mangas, mais en utilisant une codification et des stéréotypes différents de ceux de la BD franco-belge.
Pour faire suite au premier post sur Noel Sickles:
“SPURGEON: Were there artists you learned tricks from to help you speed up?
ROMITA: It was even more direct. When I did love stories, I had a lot of Alex Toth love stories around me. When I did adventure stuff, I would have Caniff and Joe Kubert and Carmine Infantino. These were guys I thought were much older than me, and I find out later that they were only a year or two older than me. [laughter] They were so advanced in my mind, I was using them as a model. So yeah, definitely. I would be influenced and assisted by everybody who went before me.
SPURGEON: People sometimes forget how influential Toth was in determining a certain look for comics.
ROMITA: Actually, Toth led an entire new movement. When I got into comics in the late ’40s, and then in the early ’50s I went over to DC to do love stories, Toth had changed the whole approach to DC Comics. Up until then, it was a Dan Barry, polished tight look. Toth sort of loosened everybody up, and got everybody wide awake. They all discovered Scorchy Smith.
SPURGEON: Noel Sickles.
ROMITA: They discovered Sickles because Toth maybe had 300 dailies of Noel Sickles in a stack of Photostats. People were copying from that stack of Photostats, and handing them out to each other. The whole industry was using those Alex Toth Scorchy Smith dailies from Noel Sickles. And that’s when I found out that Caniff and Sickles had developed that style together. And we all sprang from that. I think it lit a fire under the whole industry.”
extrait d’un entretien long et merveilleusement documenté (comme plus grand monde n’en fait par ici malheureusement)
(l’illustration vient de la Grand Comic Book Database)
(absolument rien à voir: demain, départ en vacances, on va là )
Loin d’être une rupture ou une révolution, la “nouvelle bande dessinée française” renoue le lien avec une tradition graphique qui était un peu passée dans les coulisses (même si en grattant, on peut trouver des dessinateurs qui ont maintenu le fil): celle de Gus Bofa, de l’Assiette au Beurre, de Simplicissimus. Beaucoup en ont déjà fait la remarque, allant à l’encontre de la rhétorique d’avant-garde de certains commentateurs (voire de certains auteurs) et le lien est d’ailleurs parfois explicitement exposé (par Blutch dans sa série Blotch, ou par Sfar lorsqu’il prend comme personnage Jules Pascin, qui desinait dans Simplicissimus). Certaines parentés sont évidentes, celle de Sfar avec Pascin, justement, ou encore celle de Chistophe Blain avec Gus Bofa (un internaute en venait à se demander si le fait qu’un de ses personnages s’appelle Gus était un hommage) (on pourrait élargir cette parenté Gus Bofa au formidable Ferri); d’autres mériteraient d’être creusées.
tout Simplicissimus en pdf ( y compris les publicités d’époque, et il y en a beaucoup!)
Loleck, sur du9.org, à propos du Gus de Blain: “Cette fraîcheur vient aussi du trait : gras et naïf, coulant et limpide, jamais imprécis, il campe des personnages souples et nerveux, tout en masses et en tiges ; des personnages à la Caran d’Ache, ou à la Gus Bofa, qui évoquent aussi certains des premiers Disney avec leurs membres en caoutchouc infiniment déformables, leurs traits surexpressifs (forme et taille des yeux, du nez, de la bouche varient d’un dessin à l’autre pour renforcer les sentiments et les émotions transcrites par le dessin).”
Vermot-Desroches sur pastis.org: “Il y a quelques années j’ai commencé à dessiner Les chevaliers maigres à la plume lorsque j’étais étudiant pour échapper un peu à une influence Blutchienne qui me semblait trop importante lorsque j’utilisais le pinceau. Et j’ai découvert à la même époque un tas de dessinateurs qui m’ont passionné : Edward Gorey, Chas Adams, Gus Bofa, Elsie Segar. Voici une ascendance qui ne pouvait pas me situer trop loin de Christophe Blain et de cette nouvelle famille de dessin dont Blutch et Joann sont aussi deux figures importantes.”
Stanislas notait par ailleurs (sur le forum de bdparadisio) les liens entre le dessin de Blutch et le style de Willette ou de Jouve (Assiette au Beurre)
dessin de Jouve, sur le site Graphic Witness
Hans Bacher (qui était directeur artistique de Mulan, par exemple, et a aussi travaillé sur Roger Rabbit et le Roi Lion) poste sur son blog Animation Treasures des images incroyables: il reconstruit, à partir des dvd, les décors dessinés qui ne sont généralement plus dans les archives de Disney ou des autres compagnies. Comme par exemple cette image de Mickey and the Bean-stalk:
“this fascinating N/S pan BG
simulates a camera move
from an extreme up-shot
to an extreme downshot.
the layout itself is a master-
piece, not to talk about the
animation of the giant
climbing down the bean-
stalk, chasing after mickey
mouse.”
(ça
donne
des
choses
étranges
quand
on
poste
des
images
très
longues
sur
ce
blog
.
.
.
)
Sur Animation Archive, encore des trésors (collection d’images de propagande rassemblée pour ou par de Louis Van Den Ecker, consultant technique à Hollywood dans les années 30-40)
hier soir dans l’émission radio:
spencer dickinson (the man who lives for love)
king khan and the shrines (what is ?!)
the bishops (the bishops)
yona-kit (yona-kit lp)
interpol (our love to admire)
jamie t (panic prevention)
ian hunter (shrunken heads)
queens of the stone age (era vulgaris)
gallows (orchestra of wolves)
melt-banana (bambi’s dilemma)
ssm (ssm)
brimstone howl (guts of steel)
radio moscow (radio moscow)
handsome furs (plague park)
bloc party (a weekend in the city)
otomo yoshihide’s new jazz ensemble (dreams)
Obion a des problèmes avec son éditeur (procès dans quelques jours, si j’ai bien compris). Il a aussi très bon goût en matière de whisky.
Suis en train d’écouter Radio Moscow, qui se défend plutôt très bien du côté du rock moustachu avec des solos et de la graisse qui suinte.
Ce qui m’a le plus donné envie de l’écouter: la critique haineuse et méprisante de Pitchfork, la bible du bon goût pour les bobos connectés du monde entier. Il est peut-être temps de se laver le cerveau et d’arrêter de lire Pitchfork.