Little Orphan Annie
Long entretien avec Jeet Heer sur Little Orphan Annie.
Tous les jours, je lis Cul de sac, sans doute le meilleur comic strip traditionnel pour le moment. Son auteur, Richard Thompson, a aussi un blog.
Hasards de la vie, les libraires qui tiennent l’excellent Aaablog relisent les Bérets Verts de Joe Kubert en même temps que moi, et en parlent mieux que je ne saurais le faire:
“Si, format strip oblige, le découpage du maître ne peut ici être aussi inventif que dans son Enemy Ace, créé à la même époque pour DC comics (publié en France dans un magnifique album des éditions du Fromage, sous le titre Le Baron rouge, 1978) il reste très captivant par la succession de plans d’ensemble et de gros plans, par la simple efficacité de ses cadrages. Les qualités graphiques de Kubert fluidifient en effet une narration qui souffre de ce rythme si particulier des récits en strips : une progression par bonds elliptiques qui évoque le diaporama.”
Joe Kubert semble avoir à peu près disparu de l’imaginaire des amateurs de BD et c’est dommage.
Sur Illustration Art, quelques pensées sur la BD et la folie:
“In the course of just 100 intense years, comics have displayed the personalities of some deeply odd people with excellent but Quixotic art– a far higher ratio than would ever surface through art museums.
Why is this? Perhaps the medium combines the privacy for artists to sit alone at their drawing board– a little incubation chamber for their neuroses and quirks– with a wide daily audience for the resulting work product. Or, maybe the pressure of putting out a daily strip for decades simply drove them nuts.”
Barnacle Press a recommencé à poster régulièrement des collections entières de comic strips, une véritable caverne d’Ali-Baba, avec des heures de lecture. Par exemple cette série mystérieuse, Lucy and Sophie say good bye: deux jeunes femmes se disent au revoir et ça n’en finit pas, elles sont comme ces gens incapables de raccrocher le téléphone. Pendant ce temps, le monde continue de tourner, et généralement d’aller à la catastrophe, sans qu’elles lui accordent la moindre attention, elles sont bien trop occupées à s’embrasser. C’est tout, et c’est superbe. C’était en 1905 et on ne sait pas qui était le dessinateur ou la dessinatrice.
“Comics will break your heart. Specifically, comics will break your heart—by clogging it with peanut butter.”
All over coffee, de Paul Madonna, est un des comic strips les plus surprenants pour le moment (étirant jusqu’au point de rupture la définition du comic strip). Lisible en ligne sur SFGate.com. Allan Holtz a publié hier un petit article à propos du premier (à ma connaissance) recueil.
C’est pour les lecteurs les plus contemplatifs.
Eddie Campbell a terminé la lecture de la biographie de Milton Caniff:
“And finishing it yesterday morning, in tears inevitably, I had to write off the rest of the day and go and have lunchtime beers with those pals of mine, none of whom have read a single page of the cartoonist I often cite as the single most important influence on my career.
You may say, ‘all right, but we can’t see any of that in your work, Campbell.’ Fair observation.”
Segar (Popeye), Gould (Dick Tracy) et Ketcham (Dennis the menace) étaient tous les trois parmi les élèves d’un légendaire cours de cartooning par correspondance, celui de W.L. Evans. Un dollar par leçon, 20 leçons, ça a pris un an et demi pour Segar (mais ça vallait le coup, non?). Hollywood Animation Archive vient de poster le premier épisode (scans parfaits), les autres devraient suivre. Moins cher qu’en 1913 (gratuit en fait).